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Les Rythmes Brésiliens

     La musique brésilienne est une musique extraordinaire, dans le sens où elle sort de l’ ordinaire.

Elle est fantasque, va où elle veut, où le vent la pousse.

Cette musique considérée comme un folklore n ‘est pas très ancienne.

      Au début, ce fut le mariage du « fado » portugais, avec les rythmes africains, apportés par les esclaves noirs. Mais c’ est une musique qui évolue très vite, assimilant instantanément les influences du monde entier: « Classique, Jazz, Reggae, Salsa, etc…
Il existe du reste au Brésil à présent une multitude de rythmes et de styles différents, suivant les influences et les régions.

      Le plus connu, le  » Samba » de carnaval, originaire de Rio, est maintenant décliné en plusieurs versions.
Le succès international de cette musique fait que depuis, en dépit de son origine populaire en tant que « folklore », elle commence à « s’ académiser » un peu partout dans le pays.
Je garde l’ espoir qu’ elle n’ y perdra pas sa spontanéité, sa créativité, son « âme » …

      Pour ma part, je l’ ai choisi, pour sa complexité dans tous les compartiments du jeu: rythme, harmonie, mélodie; mais surtout parce qu’ elle parle à mon cœur ….

Voici les différents rythmes et instruments brésiliens qui font la richesse de cette musique :

Les rythmes brésiliens

Le Samba

samba

Musique brésilienne à 2 ou 4 temps issus d’un mélange de culture noire africaine , indigène et des colons européen (principalement du Portugal). La samba ou Le samba est la musique du Carnaval de Rio et de la plupart des fêtes d’Amérique du Sud.

Très rythmés, la première samba est née en 1917 par les interprête Donga et Mauro Almeida. Elle s’intitule « Pelo Telefone » Donga et Mauro Almeida.

C’est plus tard vers les années 1950 que née de la Samba, La Bossa Nova, un autre style musical brésiliens qui devient populaire, grâce à João Gilberto et Tom Jobim.

 

Histoire du « SAMBA »  :

D’après le récit de « Vôvô CARMEN » Mãe de Santos, de Rio de Janeiro, voici comment est né le « SAMBA « .

Après la guerre contre le PARAGUAY, dite guerre de la Triple alliance (Brésil, Uruguay, Argentine) beaucoup de soldats brésiliens originaires du Nord, et surtout de la région de Salvador Da Bahia, furent démobilisés à RIO.

Séduits par la ville et l’apparente facilité de vie qui y régnait, la majorité d’entres-eux décida de rester à RIO.

João ALABA, originaire de Salvador da Bahia, fonda dans les collines, un « TERREIRO » dont il était le chef. Vôvô CARMEN, explique qu’elle était novice à cette époque et que le Terreiro était dirigé par une « Mãe de Santos » ; João ALABA lui, s’occupait aussi des musiciens et des percussions lors des cérémonies religieuses du Terreiro.

Une des membres de la communauté, qui avait pour nom : TIA CIATA, s’associa avec João ALABA, qui établi alors un commerce avec Bahia, faisant venir des marchandises régionales, dont les Bahianais restés à RIO étaient friands, et que l’on ne trouvait pas sur place.

TIA CIATA ouvrit un commerce un peu atypique : « épicerie – bar- auberge «  òu les gens venaient, après leur travail, faire quelques achats, manger, ou boire un verre.

Dans cette fourmilière active des collines de RIO, un homme faisait commerce d’un jeu de roulette, qu’il déplaçait chaque jour dans un lieu différent, cette activité étant illégale .Le chef de la police de RIO , le poursuivait mais, de ce fait ne parvenait jamais à lui mettre la main au collet. Cette histoire fit grand bruit, on en parlait partout, y compris dans l’épicerie- auberge de TIA CIATA.

Un soir, un client, la cachaça aidant, improvisa un chant contant le récit en frappant un rythme sur une boîte d’allumettes ; bientôt toute l’assemblée reprit avec lui s’accompagnant d’instruments, ou frappant le rythme. La chanson resta dans les mémoires, elle prit le titre de « Pelo Telefone « , la composition fût attribuée à Mauro de ALMEIDA et DONGA.

Paroles : « O chefe da polícia pelo telefone manda lhe avisar     Que na Carioca tem uma roleta para se jogar”  

 

Un nouveau style de musique était né !!! il s’appelait : O SAMBA  et se propagea comme une traînée de poudre, dans la ville, et au fil du temps dans presque tout le pays.

 

Cette version est celle de « Vôvô CARMEN », que, je l’avoue j’ai assez tendance à croire, parce qu’elle était le témoin visuel et temporel de son époque.

D’autres versions existent, bien sûr, mais celle-ci est tellement  »rocambolesque «  et tellement « brésilienne ».

 

La Bossa Nova

La « Bossa Nova » :
Il est admis, en général que le père de la Bossa Nova , que le créateur de ce style de musique est incontestablement le compositeur brésilien : Antonio Carlos De Almeida Jobim ,dit TOM JOBIM , le poète et diplomate Vinicius De Moraes lui ayant donné ses « lettres de noblesse » , en écrivant nombre de textes de chansons.
Dans un enregistrement filmé pour la télévision française, Tom Jobim, lui-même, nous raconte les circonstances de la naissance de la plus célèbre » bossa » au monde : la « Garota de Ipanema ».Voici cette histoire……….
Nous sommes en 1962, par un bel après-midi d’été ,vers 17h, à la terrasse du Café VELOSO sur la plage d’IPANEMA à RIO, Tom Jobim , Vinicius De Moraes et Baden Powel , y prennent quelques bières , pour tuer le temps ……
Une très belle jeune fille, vêtue de l’uniforme de l’école normale,(jupe plissée bleue -marine , chemisier blanc) passe devant eux , ils la remarquent pour sa prestance ; un moment plus tard, la même jeune fille , qui avait mis son « bikini »repasse ,en direction de la plage , pour aller prendre son bain.
Ils sont alors subjugués par sa grande beauté, sa grâce , sa démarche sensuelle.
Vinicius décide aussitôt d’écrire un poème, en hommage à cette beauté ; il griffonne celui-ci sur un bout de papier.
Le soir venu , au moment de se séparer, Tom Jobim, demande à Vinicius de lui confier le poème , pour voir s’il pourrait en faire une chanson .Une fois rentré chez lui , il se met au piano , et il compose une mélodie sur le texte , pas un Samba , mais une chanson au rythme plutôt lent et langoureux…..le mythe de la fille d’Ipanema était né ; la chanson fut interprétée par eux-mêmes dans les bars de Rio , puis un peu partout dans le pays .
Plus tard lorsque le saxophoniste Stan GETZ s’empara de la « Bossa Nova » , cette mélodie fit le tour du monde , et resta de nombreuses années dans les cinq chansons les plus chantées au monde .

bossa-nova

Le Forró

Il s’agit d’une forme folklorique unique de musique traditionnelle du Nord-Est du Brésil, c’est aussi le nom de la danse qui l’accompagne.

Malgré sa grande particularité dans le rythme, on peut remarquer que le FORRÓ a des accents empruntés à la musique des Accadiens et des Cajuns .

Ceci peut amener à penser que le folklore français , à l’origine de ces deux derniers genres ,a pu traverser la frontière de Guyane , et influencer la pratique du folklore local brésilien .

Pour preuve : les instruments employés dans tous ces genres : l’accordéon , le violon (dans le FORRÓ, la Rabeca forme ancienne de violon jouée avec un archet à courbure non inversée ) la basse ( au Brésil remplacée par la « Zabumba «  tambour large et plat joué avec une mailloche et une baguette par le dessous)

Le triangle venant remplacer les « cuillères »et la guitare cédant sa place au Cavaco( ou Cavaquinho) ; s’y rajoute aussi le tambour de basque ( au Brésil :Pandeiro)

Cependant on décèle aussi dans le FORRÓ, les influences des genres musicaux provenant des pays limitrophes du Nord du Brésil : Colombie, Pérou, Venezuela, Bolivie…., qui utilisent aussi des instruments similaires .

Loin d’être une relique, comme beaucoup de styles au Brésil, le FORRÓ reste un folklore vivant, en perpétuelle évolution.

 

Le grand Gilberto Gil à d’ailleurs commencé sa carrière comme accordéoniste en jouant du forró.

Le Pagode

A Rio De Janeiro, depuis sa création , le Samba s’est au fil du temps , décliné sous de multiples formes , selon le quartier où la musique se jouait ,et les instruments utilisés.

Par exemple : le « Maracatu », « Samba de enredo » , » Samba de roda », ou encore le « Partido Alto » venant des « favelas » de la partie haute des collines de Rio , le plus souvent improvisé (avec des compositeurs comme CANDEIA ) .

Vers les années 1970, des groupes étaient formés , le plus célèbre étant « Fundo Do Quintal » qui introduisit de nouveaux instruments comme le « Banjo » (petit banjo à quatre cordes , accordé comme un cavaco.) et le « Tan Tan »( sorte de petit surdo joué à la main )

Leur musique , très inspirée du Partido Alto, pris peu à peu le nom de

« PAGODE« ( bistrots dans lesquels ils se produisaient).

Des compositeurs célèbres comme Jorge Arragao ou Zeca Pagodinho , sont issus de ces groupes de Pagode et surtout de « Fundo Do Quintal » ( fond du jardin ). Les textes sont très populaires et traitent de thèmes du quotidien , un peu comme au début du Samba .

La Batucada

Cette forme de Samba est issue du « BATUQUE » africain .Les esclaves noirs , originaires de l’Afrique de l’ouest pratiquaient surtout la percussion sur des mélopées chantées , associées à des danses endiablées , ils cachaient ainsi aux maîtres les cérémonies religieuses du « CANDOMBLE » ( rite de la religion YURUBA ) .

Pratiquée uniquement avec des percussions , la Batucada est la musique des « Ecoles de Samba « de Rio, qui entrent chaque année en compétition pour le défilé de Carnaval ; chaque école choisit un thème et écrit une chanson originale qu’elle présente au défilé sur le Sambodrôme , ( un jury désignant l’école gagnante ).

Mais la Batucada est présente partout au Brésil , et prend d’autres formes , à Salvador da Bahia , ou à Recife , où les défilés de carnaval sont différents de celui de Rio , et tout aussi somptueux.

Tous les instruments de percussions y sont présents : la caixa ( caisse claire) , le surdo, le repinique , le tamborim, le chocalho, l’agogo ( double cloche ) la cuica…

Il faut remarquer qu’avec l’arrivée dans les dernières décennies , de nombreux brésiliens en Europe , de nombreux groupes de Batucada se sont formés , et notamment en France où ils participent à beaucoup d’évènements festifs.

Le CHORO(ou Chorinho)

Le Choro est l’un des genres les plus anciens du Brésil,

Il exige des musiciens virtuoses , d’une grande technique instrumentale.

Bien qu’il signifie « pleur »,les accents de cette musique sont plutôt enjoués, sur des tempos alertes .

Un peu comme le BE-Bop dans le Jazz, les notes remplissent tout l’espace musical, les silences étant peu nombreux , en laissant une large part à l’improvisation à partir du thème .

A la base , les instruments utilisé sont : la guitare 7 cordes , le cavaco, et un instrument à vent ( flûte ,clarinette , saxophone )amis aussi la mandoline (Bandolim) accompagnés par le Pandeiro , le Surdo, et le Ganze ( ou Ganza).

Les compositeurs classique Brésiliens ont largement exploité cette veine , comme VILLA-LOBOS, mais aussi des musiciens très talentueuxen ont fait une musique populaire , sur laquelle le public se plaît à danser.

Le saxophoniste « PIXINGUINHA » a composé le plus célèbre Choro : « CARINHOSO »

Chorinho

Le Frevo

frevo

Le FREVO est une forme de Samba ,de l’état du PERNAMBUCO.

Il s’agit de la fusion du rythme du Samba et de celui de la Marche. Mais c’est aussi une danse typique au carnaval de RECIFE , danse très acrobatique , les danseuses se servant d’une petite ombrelle comme accessoire.

Il est souvent interprété par des orchestres de » cuivres « (Bandas) qui défilent dans les rues pour le carnaval.

Le plus célèbre est la composition de Chico BUARQUE De HOLANDA ,nommée : »A BANDA »

Les Instruments

La guitare (Violão)

La guitare (Violão)

La guitare utilisée dans la musique brésilienne est surtout la guitare classique à 6 cordes en
nylon. Dans certains styles comme le CHORO(ou chorinho), ou même parfois le Forrò , on
utilise un instrument à 7cordes en nylon avec une technique de jeu particulière très arpègée.
( le célèbre virtuose YAMANDU COSTA , utilise une « 7 cordes »)

Le Violon (Rabeca)

Le Violon (Rabeca)

Violon ancien , joué avec un archet à courbure non-inversée, joué surtout dans le Forrò.

L' Accordéon ( Sanfona )

L' Accordéon ( Sanfona )

Très populaire au Brésil il est surtout présent dans les styles du Nord-Est : Forrò , Baiao ,Xote

….

Le CAVACO (ou Cavaquinho)

Le CAVACO (ou Cavaquinho)

Petite guitare à 4 cordes ( nylon ou métal ), accordé le plus souvent : ré- sol- si – ré, venant
du Portugal , dérivé du « ukulélé »
Dans le PAGODE on utilise aussi un petit Banjo, accordé comme un cavaco.
Des variantes sont utilisées dans toute l’Amérique du Sud, avec des accords différents
comme le « Quatro » ou le « Xalango « ( avec une carapace de Tatoo, et un double cordage )

Les Percussions

Le Sourdo

Le Sourdo

Il assure la basse dans le Samba et surtout la Batucada , c’est un gros tambour en bois ou en métal, tendu d’une peau animale ou synthétique ,qui se joue à l’aide d’une mailloche. La peau supérieure est souvent doublée d’un toile cirée, pour supprimer le »timbre «  du tambour, et ne conserver que le son grave .

Dans le Samba , il est joué sur le deuxième temps, complété parfois par un contre –surdo sur le premier temps , plus aigu , ou aussi à contre –temps.

Cependant , il en existe de toutes tailles , et parfois joué à la main (surdo de mão) comme le Tan-Tan.

Le Surdo est utilisé dans toute l’Amérique Latine .

 

La Caisse Claire ( A caixa)

La Caisse Claire ( A caixa)

C’est l’instrument principal dans la Batucada .( on y utilise une caisse claire plus petite et plus rudimentaire)

Dans les autres styles, elle est presque toujours intégrée à la batterie ; dans la Bossa Nova, le batteur utilise le rebord du tambour en plaquant la baguette contre la peau , dans un rythme très caractéristique ; très présente aussi dans le Frevo , où elle marque le pas de marche.

 

Le Repinique (ou Repique )

Le Repinique (ou Repique )

Petit tambour métallique à peaux hyper tendues , donnant un son très puissant et aigu.

Utilisé essentiellement dans la Batucada, il fait les « appels » pour lancer le rythme , et se fait remarquer par des figures rythmiques puissantes en surimpression du rythme de base.

Le Berimbau : (Arc musical )

Le Berimbau : (Arc musical )

Originaire lui aussi d’Angola ,il est au départ l’instrument principal de la CAPOEIRA , accompagné du Pandeiro ,et d’un tambour long , fin et étroit : « l’Atabaque ».

Il se joue en frappant à l’aide d’une fine baguette une corde en acier tendue sur un arc de bois , sur lequel est attachée une calebasse ouverte.

La vibration de la corde est arrêtée régulièrement par une pierre ronde ou une pièce de métal, pour produire le rythme.

Il s’accompagne du «  CAXIXI » : petit panier d’osier tressé rempli de minuscules coquillages ,tenu par la main qui frappe la corde .

Autant dire que cet instrument n’est pas le plus facile à jouer , 5 actions simultanées étant nécessaires.

Au Brésil, faute de moyen , la corde est obtenue en faisant brûler des pneus de camion usagés ,pour en récupérer l’armature métallique.

 

Le Pandeiro

Le Pandeiro

Originaire d’EUROPE , c’est le « Tambour de Basque «  , la technique de jeu c’est développée au Brésil de façon phénoménale.

C’est l’instrument « ROI » du Samba, utilisé dans tous les styles.

Il faut cependant préciser , qu’en Italie et en Sicile , cet instrument est aussi très employé et joué de façon magistrale par des virtuoses inégalés.

 

Le Tamborim

Le Tamborim

Petit tambourin à peau animale ou synthétique , très tendue ; il se joue à la main , avec une baguette simple , ou avec une baguette triple (dans la Batucada) 

Utilisé dans tous les styles, c’est une percussion très sonore , qui demande une grande précision du geste , et de la légèreté dans la frappe (por ne pas devenir très vite ,omniprésent…)

 

 

Le Triangle

Le Triangle

Instrument universel , utilisé dans nombre de musique , y compris la musique classique . Au Brésil , il est présent surtout dans la musique du Nord-Est, et plus particulièrement dans le Forrò ,il y donne la pulsation, alternant dans le rythme le son ouvert ou fermé .

 

La Cuica

La Cuica

La CUICA est originaire de l’Afrique de l’ouest, principalement d’ANGOLA.

Elle émet un son très étrange reproduisant une plainte douce et aigue (les Brésilien disent que la Cuica «  gemeu » , elle gémit) jusqu’à un grognement de cochon assez grave.

Certains pratiquants expérimentés parviennent à en tirer de véritables mélodies.

L'agogo

L'agogo

C’est une double cloche , reliée par une tige métallique , frappée avec une baguette de bois .On peut joué le contre- temps en entrechoquant les cloches entre deux frappes. Il s’utilise dans la Batucada , mais aussi dans les autres styles comme l’Afoxè, le Samba-canção ……….

 

 

L' Apito

L' Apito

Il s’ agit d’un siffler à bille, en bois ou en métal (à présent aussi en plastique) à 2 ou 3 tons.

Le Ganze

Le Ganze

 Instrument de percussion brésilien s’apparentant au hochet, maracasse et autre . Souvent de forme cylindrique, il est remplit dans la plupart des cas par des grains de riz ou des gravillons .

Le Recu-reco

Le Recu-reco

En bois ou en métal il peut prendre toutes les formes imaginables , avec décorations artisanales multiples .

C’est une surface striée , sur une caisse de résonance sommaire, que l’on frotte avec une baguette fine . Cet instrument n’est pas typique du Brésil , il est utilisé dans toute l’Amérique latine.